Quand j’étais petit, mes parents m’ont souvent dit que les Américains avaient la mauvaise manie de traiter les conséquences plutôt que les causes des problèmes. Bien sûr, il n’y a pas qu’eux mais cette idée revenait souvent lorsqu’on nous présentait la dernière fantaisie à la mode aux États-Unis. Force est de constater que cette remarque est assez juste : aux États-Unis, on préfère autoriser la vente d’armes à feu pour se protéger plutôt que de rechercher les vraies causes de la criminalité.
Mais en ce moment, au Canada, les médias et la classe politique sont exactement dans la même démarche. Je veux bien entendu parler du problème de l’itinérance qui occupe l’espace médiatique depuis quelques jours. Comme par hasard, le gouvernement fédéral ressort une promesse sur le droit au logement qui traînait dans les cartons. Une mesure sociale qui ne leur coûtera pas grand-chose, qui ne servira sûrement à rien et qui a l’énorme avantage de ne pas obliger la construction de logements sociaux ou communautaires. Évidemment, on ne peut que se réjouir de la vivacité des organismes communautaires et de leurs actions qui leur permettent de faire parler d’eux. Mais ce qui manque cruellement, c’est de nous informer pourquoi tant de gens se sont retrouvés à la rue ?
Connaissez-vous exactement les raisons qui ont mené tant de gens, même avec un emploi, à se retrouver en situation d’itinérance ? En tout cas, il ne faut pas compter sur la presse ou la classe politique pour nous l’apprendre. Après tout, les élections approchent et commencer à débattre du fond du problème plutôt que de faire des effets d’annonce serait catastrophique. Quant aux téléjournaux, je pense qu’ils remplissent parfaitement leur devoir : il est vital que les Canadiens sachent qu’il neige dans les stations de ski en hiver !