Scoop : C'est déja le face-à-face final !

En tout cas à la télévision. C’est pas moi qui le dit, c’est le CRTC. Dans un communiqué daté du 4 janvier consultable en ligne, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes confirme ce que tout un chacun pouvait déja s’apercevoir. Après se féliciter que la campagne fédérale occupe un temps d’antenne important et qu’un peu plus de candidats sont présentés, le CRTC ajoute :

” Le Conseil constate également que certaines chaînes reproduisent une bipolarisation excessive au profit de deux chefs de parti. La répartition des temps d’antenne et de parole fait par ailleurs apparaître l’insuffisance des temps de parole ou d’antenne accordés à certains des candidats au regard des critères d’équité. “

Franchement pour que même le CRTC s’en rende compte, nos dirigeants de chaines ne doivent vraiment pas être malins.

Pour l’instant seul Le Devoir et La Presse ont repris l’information. Mais ils apportent des précisions intéressantes que l’on retrouve dans les chiffres fournis par le CRTC.

Même si les chefs conservateur et libéral ne sont jamais nommés, on apprend donc qu’à eux deux et les représentants de leurs partis ils totalisent 51,5% du temps d’antenne. Quand aux émissions politiques, 46% du temps de parole leur ait accordé. Drôle de conception du débat à l’heure où la télévision est censé être dans une période “d’équité” . Mais le CRTC va plus loin.

Les mauvais éleves de la classe s’appellent TVA et Noovo. TVA qui affiche sans complexe sa préférence pour le chef conservateur en lui accordant 31.8% du temps de parole des candidats contre 13,3% pour le chef libéral. Mais la palme va à Noovo qui accorde 53.7% de son temps de parole politique au chef libéral.

Les “troisième hommes” potentiels qui critiquent à longueur de page la campagne faite par les médias vont avoir du grain à moudre. Paradoxalement, Jack Layton récolte 18.9% chez CTV mais seulement de 4 à 6 % ailleurs. Quand à Gilles Duceppe, il va de 1.3% (Citytv) à 6.3 % (ICI Télé).

Quand aux autres candidats, ils sont tout simplement invisibles.

Le 8 décembre déja, un article de l’Observatoire des médias du Québec avait cette conclusion :

” En réalité, le seul évènement médiatique de la pré-campagne fédérale est le suivant : du début septembre à la fin novembre, sur 161 invités politiques, 130 appartenaient au Parti libéral du Canada ou au Parti conservateur du Canada. Point.”

Et la valse continue ….